Flambeau de l’Univers, charmant Père du Jour,
Globe d’or et de feu, Centre de la Lumière ;
Admirable Portrait de la Cause première ;
Tu fais de la Nature et la Joye et l’Amour.
Comme un superbe Roy, qui brille dans sa Cour,
Couronné de Rayons, en ta haute Carrière,
Des portes d’Orient tu franchis la barrière,
Pour visiter le Gange, et le Pô, tour-à-tour.
Ainsi, marchant toûjours dans ta Pompe royale,
Et courant de l’Aurore à l’Inde Occidentale,
Tu répans, en tous lieux, ton Éclat sans pareil.
Mais, si je te compare au Dieu de la Nature
Dont tu n’es, après tout, que la foible Peinture,
Ton Eclat n’est qu’une Ombre, et tu n’es plus Soleil.
Drelincourt, Laurent, « Sur le soleil », dans Jean Rousset, Anthologie de la poésie baroque française, Tome 2, Paris, Armand Colin, 1961.